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Contrôle de surveillance de l'état physico-chimique des masses d'eau de surface de Guyane - Année 2014
Livre
Edité par BRGM - 2015
Date de publication : 01/06/2015
L’article 8 de la directive cadre sur l’eau (DCE, directive 2000/60/CE) demande aux Etats membres la mise en place de réseaux de surveillance permettant la collecte d’informations objectives et régulières de l’état des masses d’eau.
En Guyane, à ce jour, compte tenu des pressions et de l’état des connaissances sur le district, seul un contrôle de surveillance a été mis en place.
Sa mise en oeuvre a été progressive dans les années 2007-2010. Après un bilan et des propositions d’évolution et d’optimisation, le réseau comptait, en 2013, 36 stations de surveillance.
Depuis 2010, le BRGM, dans le cadre de sa convention avec l’ONEMA, est chargé du contrôle de surveillance de l’état chimique des masses d’eau de surface. La DEAL Guyane et l’Office de l’eau de Guyane sont impliqués dans le pilotage local de cette opération.
Plus précisément le BRGM est chargé :
- de l’organisation et de la réalisation de la campagne de prélèvement,
- du pilotage de la réalisation des analyses auprès de laboratoires accrédités,
- de la réception des données,
- et de leur interprétation.
Le présent rapport expose les résultats du suivi 2014.
Le réseau de surveillance des masses d’eau de surface a de nouveau été restructuré et comporte en 2014, 43 stations de surveillance dont 40 ont été effectivement suivies.
En 2014, la surveillance de l’état chimique des masses d’eau de surface de Guyane aura mis en évidence de très rares dépassements des seuils de qualité fixés par la DCE (NQE).
Les faits marquants du suivi 2014 sont :
Pour les micropolluants minéraux :
- Le mercure a été quantifié sur 6 des 40 stations de la saison sèche et 3 stations sur 15 de la saison des pluies (pour une LQ=0,015 μg/l). Pour l’une d’entre elles (Cacao aval), la concentration excède légèrement la NQE : 0,067 μg/l en saison sèche pour une NQE de 0.05 μg/l.
- L’abaissement du seuil de quantification analytique permet à présent de mieux mettre en évidence la présence de cadmium en solution dans les cours d’eau. Il est passé de 0.2 μg/l en 2013 à 0.01 μg/l en 2014 ;
- Des teneurs en mercure légèrement supérieures au fond géochimique moyen des sédiments de Guyane sur plusieurs stations sont à mettre en relation avec la présence de sites d’orpaillage illégaux en amont des points de prélèvements ;
BRGM/RP-64805-FR – Rapport final 6
- Une contamination par les micropolluants minéraux de la station Crique Cacao avérée sur la matrice sédiment (essentiellement) ainsi que sur la matrice eau.
Pour les pesticides, les biocides et les résidus médicamenteux :
- Six substances ont été quantifiées dans l’eau lors des campagnes de prélèvements : 4 herbicides (glyphosate, bentazone, picloram, 2,4-D (sels et/ou acide)), un fongicide (carbendazine) et un biocide (Monophenylétain);
- Les concentrations sont faibles et généralement proches des limites de quantification ;
- 4 stations sont concernées : Crique Cacao, Cacao aval, Macouria « Matiti » et Auberge des orpailleurs. Les pesticides sont dosés de manière récurrente depuis quelques années sur les 3 stations qui sont impactées par les activités humaines plus ou moins intenses situées à proximité : agriculture, abatis, carbets.
Pour les autres micropolluants organiques :
- A la différence de 2013 où aucune molécule n’avait été quantifiée 4 molécules ont été dosées en 2014 dans la matrice eau : 3 HAP et 1 plastifiant.
- Dans la matrice sédiment, HAP et plastifiant ont également été quantifiés en 2014.
- La contamination des sédiments par les hydrocarbures est récurrente depuis quelques années. Deux stations sont particulièrement impactées en 2014 : Bagot sur la Comté et Kapiri sur l’Approuague.
- Les feux de forêts, la navigation sur les fleuves ou des déversements directs d’hydrocarbures dans la rivière peuvent expliquer la présence des HAP dans la matrice eau et dans la matrice sédiment ;
- Il est à noter que le nombre de stations impactées diminue depuis 2012 ;
- La présence de plastifiant (Di(2-ethylhexyl)phtalate) est inusuelle et conduit à penser qu’elle découle d’une contamination des échantillons par le matériel de prélèvement ;
- La station crique Cacao apparait pour la première fois dans la liste des stations présentant au moins un micropolluant organique.