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Glaces et embâcles sur la Loire : risques associés, préconisations et conséquences du changement climatique
Livre
Edité par CFBR-SHF - 2017
Date de publication : 01/09/2017
La Loire est un fleuve qui ne cessera de nous étonner par ses énormes contrastes. En période d’étiage, il lui arrive quasiment de disparaître dans les sables, à d’autres moments les crues peuvent le changer en une furie dévastatrice, enfin les glaces peuvent donner de lui l’aspect d’un fleuve sibérien. Dans ce dernier cas, les conséquences peuvent s’avérer désastreuses comme ce fut le cas en 1709 et 1789 où les ponts d’Amboise et de Tours furent emportés. Les embâcles ne sont pas rares sur la Loire. Pour la période 1920-2010, ils ont représenté 12 %, soit une année sur huit. Récemment, les embâcles de 1985, 1986 et 1987 ont montré que ce type de risques pèse toujours sur le patrimoine ligérien. Il serait toutefois illusoire de compter sur un réchauffement du climat pour écarter les menaces que posent les embâcles. Ainsi, le Groupe d’Experts Intergouvernementaux sur l’évolution du climat montre que l’augmentation des températures en été est estimée à 4, voire 5 degrés. Par contre en hiver, elle est bien moindre : de 0 à 2 degrés en aval d’Orléans et de 2 à 3 degrés en amont. La fréquence d’apparition des glaces devrait rester similaire dans le futur à ce qu’elle est aujourd’hui. La formation des glaces sur la Loire comporte deux formes qui ont fait l’objet d’une analyse spécifique dans le cadre des études de dangers des digues domaniales de la Loire : - Les frasils ou charriage de glaces pour lesquels l’enjeu a été de définir les conditions d’apparition et leur influence sur l’écoulement. Ainsi, pour la même cote, le débit transitant est diminué de 20 %. - Les embâcles dont la formation a pu être expliquée dans le détail à partir de la formation des frasils. Si la température diminue, les frasils deviennent de plus en plus grands. Ils s’arrêtent sur les endroits peu profonds, bouchent les passages étroits entre les ponts, commencent à durcir et se changent en véritables blocs de glace formant ainsi les bouchons. Les nouveaux blocs qui arrivent se trouvent alors immobilisés. Ils renforcent l’embâcle qui croit de l’aval vers l’amont. L’ approche proposée a permis de mieux connaître le phénomène et de définir des actions préventives et de surveillance pour les gestionnaires du fleuve.