0 avis
Trois axes pour réduire le risque inondation : évacuation préventive, réduction de la vulnérabilité et amélioration des levées sur la Loire
Livre
Date de publication : 18/10/2016
Les études de dangers des levées de la Loire ont pu mettre en évidence le risque lié à la présence de hautes digues qui protègent des agglomérations importantes. Ainsi pour la ville de Tours l'ordre de grandeur du nombre de personnes en danger en cas de rupture de digue est de 14.000 et pour Orléans 11.000. De plus les probabilités de rupture des levées qui protègent ces deux grandes agglomérations est approximativement de 1,5 % chaque année.
Pour réduire le risque on peut jouer sur trois leviers que sont le nombre de personnes en danger, la probabilité de rupture et l'évacuation.
La réduction de la population en danger est une action possible mais très longue et politiquement difficile. L'expérience a été concluante sur la Loire dans le déversoir de la Bouillie à Blois où environ 200 maisons ont été rachetées puis démolies. Cette procédure a été entamée dés les début des années 2000 et n'est pas encore totalement terminée 16 ans après. Cette action est longue et très onéreuse puisqu'il faut racheter les biens.
La réduction de la probabilité de rupture des digues consiste à augmenter leur niveau de sûreté. Cela passe soit par des travaux de renforcement ou d'adaptation de la digue, soit par des améliorations des écoulements dans le lit du cours d'eau pour abaisser la ligne d'eau. Ces travaux sont très couteux et longs à mettre en œuvre compte tenu de la complexité des endiguements et de leurs longueurs.
L'évacuation est la solution la plus rapide à mettre en œuvre. Néanmoins, pour être efficace, elle requiert une anticipation et une préparation très précise et détaillée. L'avantage pour les agglomérations de la Loire est que le délai de prévision de l'événement est relativement long : de deux à trois jours avec une bonne précision et un peu plus pour armer un dispositif avant la prise de décision d'évacuer. Ce délai permet d'envisager des évacuations préventives et massives des populations ; toutefois le nombre important de personnes à évacuer (120.000 pour Tours et 65.000 pour Orléans) impose une organisation spécifique à chaque cas très bien étudiée et testée.
Ces trois leviers pour réduire le risque ne doivent pas s'opposer mais au contraire être menés de front, ils ont tous une temporalité différente et doivent être initiés le plus tôt possible. L'évacuation préventive étant la plus rapide à mettre en place doit être systématiquement anticipée par la création d'un plan préétabli et relayé dans les plans communaux de sauvegarde PCS.