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En 1987, comme les deux années précédentes, le bloom printanier à Skeletonema costatum n’a pas été observé, de façon spectaculaire, par une coloration intense des eaux superficielles de la baie de Vilaine, certains facteurs climatiques ayant été particulièrement défavorables : hiver rigoureux, déficit pluviométrique, agitation de la mer, insolation déficitaire...Le bloom estival à diatomées, préparé en mai avec un développement de Chaetoceros spp. se matérialise le 28 juin par une prolifération de Rhizolenia setigera : jusqu'à 1 100 000 cellules par litre et 13 mg/m3 de chlorophylle a, dans la partie sud de la baie où se rencontrent des eaux dessalées et enrichies en sels nutritifs. Ces blooms successifs induisent un appauvrissement du milieu en sels nutritifs et une régression des populations de diatomées. Les dinoflagellés, moins exigeants et dotés d'une certaine mobilité, prennent alors le relais et Gymnodinium spp dominent les peuplements en juillet.La faible consommation de sels nutritifs par les diatomées faiblement représentées, associée à une minéralisation de la matière organique par l'activité bactérienne et à une dissolution des phosphates et silicates sédimentaires, conduit à la reconstitution du stock de sels nutritifs et la population de diatomées augmente début août avec un petit bloom à Chaetoceros spp au détriment de celle des dinoflagellés. La faiblesse du stock de sels nutritifs ne permet pas la du poursuite bloom à diatomées et les dinoflagellés reprennent de l'importance fin août avec Scrippsiella sp et Gymnodinium spp. En septembre, on assiste à une nouvelle poussée chlorophyllienne de faible importance due à des diatomées du genre Chaetoceros. Enfin, à partir d'octobre, les concentrations en chlorophylle chutent notablement du fait de la baisse des températures et de la diminution de la durée d'éclairement. En 1987, le fait marquant, pour les populations phytoplanctoniques, est l'évolution inverse des populations de diatomées et de dinoflagellés de mai à septembre. Les variations quantitatives de Dinophysis suivent globalement celles des dinoflagellés totaux mais à des concentrations cellulaires basses, confirmant le caractère non dominant de cette espèce dans le milieu. En ce qui concerne l'incidence économique du phénomène Dinophysis, il a été relativement limité avec la fermeture de la zone côtière située au sud de l'embouchure de la Vilaine entre le 27 mai et le 19 juin 1987. Enfin, suivi hivernal a permis de déceler, pour la première fois dans cette zone, la présence d'un Protogonyaulax en chaîne pouvant être P. affinis et dont le maximum de densité est observé en novembre.
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