Cahier de gestion du site classé de la Côte Méridionale de Beaune

Livre

DIRECTION REGIONALE DE L'ENVIRONNEMENT BOURGOGNE

Date de publication : 01/01/2000

La côte méridionale de Beaune est protégée au titre des sites par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable depuis le 17 avril 1992. Cette législation, dont les origines remontent à 1930, illustre la volonté de l’Etat français, de sauvegarder la diversité et la richesse d’un patrimoine national dont la renommée dépasse parfois les frontières, et qui représente aussi dans certains cas une richesse économique importante. La réglementation appliquée est très rigoureuse puisqu’elle soumet à autorisation préfectorale ou ministérielle tout aménagement qui modifie l’état des lieux. Haut lieu de la viticulture française, mondialement connu, ce territoire viticole, qui recèle de nombreux premiers crus rouges et blancs et de fameux grands crus blancs, s’étends de la ville de Beaune jusqu’à la limite sud du département de Côte d’Or ; son périmètre couvre 11 communes. Ce paysage exceptionnel est constitué par : - l’extrémité ouest de la plaine de la Saône où sont implantés les villages, - les versants viticoles orientés en pente régulière vers le sud-est, - le front de côte, rythmé parfois par des falaises et ruptures de pente, - le rebord du plateau calcaire, occupé par des friches, boisements de pins noirs et pelouses sèches, lesquelles abritent une faune et une flore souvent protégées au niveau européen. Les villages, aux rues étroites et à l’habitat bien groupé, ont conservé leur typologie d’origine ; ils ponctuent le vignoble qui pénètre parfois jusque dans les bourgs. Le patrimoine viticole constitué de nombreux clos (fermés par des murs en pierres et possédant un portail d’entrée), de parcelles délimitées par de murets de pierres sèches, de « meurgers » (amas de pierres parfois très volumineux extraites des parcelles), de « cabottes » (petits abris de pierre), structure le paysage et contribue fortement à l’identité du site, à sa notoriété et à l’intérêt de sa découverte. La Direction régionale de l’Environnement, qui a conduit la démarche de classement, souligne l’importance majeure de ce site et la nécessité de garantir la qualité et la pérennité du cadre de vie et de l’économie locale et d’assurer la sauvegarde d’un paysage et d’un patrimoine entretenus par des générations de viticulteurs. C’est la raison pour laquelle elle a décidé en 1996 de réaliser une charte de gestion du site afin de sensibiliser les responsables et acteurs locaux sur l’intérêt de la protection existante et de les associer à la définition des principaux enjeux du territoire concerné. LA GESTION DU SITE Le diagnostic paysager et l’étude de gestion résultent d’une démarche partenariale efficace entre la direction régionale de l’Environnement, le service départemental, les élus locaux, l’association des viticulteurs de Côte d’Or et les syndicats viticoles. Elaborée de manière concertée durant 4 années, la charte est un document d’orientation pour la mise en valeur et l’évolution du site, les modalités de sauvegarde et la réhabilitation du patrimoine vernaculaire, les conditions d’extension du vignoble, le maintien des boisements et des milieux naturels…Elle est aussi un outil de référence pour l’élaboration de projets économique ou touristiques. Partagée par les acteurs locaux, la politique de sauvegarde et la réhabilitation du patrimoine architectural viticole tient évidemment une place prépondérante dans la charte de gestion. Les projets de restauration et de reconstruction sont de plus en plus fréquents, en particulier pour les murets de pierres sèches reconnus pour leur efficacité contre l’érosion, le ruissellement des eaux d’orage, le maintien des terres, la limitation des pentes. Afin d’aider les viticulteurs et collectivités dans leurs travaux, de pérenniser le savoir-faire et de respecter les règles de construction, un guide a été édité. Il donne de précieuses informations sur les différentes techniques de pose, d’assemblage, le couronnement, la taille de la pierre, les causes de la dégradation, les conditions d’entretien, et abordent également les techniques plus modernes des fondation et murs en béton ou parpaings avec parement en pierres. Sont évoqués également la restauration, la reconstruction et l’entretien des cabottes et des ouvrages hydrauliques. Sur le plan réglementaire, la charte précise les conditions de gestion de ce patrimoine et les modalités d’obtention des autorisations requises dans le cadre du classement du site: - la réhabilitation, la restauration ou reconstruction à l’identique des cabottes, abris de vigne, et calvaires existants sont soumis à autorisation préfectorale, après avis des services gestionnaires, à savoir la DIREN et l’Architecte des Bâtiments de France, - la construction de cabottes, abris de vigne, édifices cultuels est soumise à autorisation préfectorale, après avis de la DIREN et de l’ABF, ou autorisation ministérielle si l’importance travaux nécessite une demande de permis de construire. - la destruction éventuelle de cabottes, abris de vigne, édifices cultuels est de compétence ministérielle, - la suppression de meurgers est soumis à autorisation préfectorale après avis de la DIREN et de l’ABF. Des dispositions identiques sont prévues pour les murs et murets : - La réhabilitation, la restauration ou reconstruction à l’identique des murs et murets existants en pierre sont soumis à autorisation préfectorale après avis de la DIREN et de l’ABF. - la construction de murs et murets en pierre (ou parement pierre) est soumis : à autorisation préfectorale si la hauteur est inférieure à 2M, à autorisation ministérielle si la hauteur est égale ou supérieure à 2M, - la démolition éventuelle de murs et murets est soumise à autorisation ministérielle après avis de la DIREN et de l’ABF. Information complémentaire : chaque fois que l’autorisation est ministérielle, la commission départementale des sites est saisie pour avis, en complément de celui des services gestionnaires.

Suggestions

Du même auteur

Le plan d'informatisation de la Direction régionale de l'environnement de Bourgogne | DIRECTION REGIONALE DE L'ENVIRONNEMENT BOURGOGNE

Le plan d'informatisation de la Direction régionale de l'environnement de Bourgogne

Auteurs :

  • DIRECTION REGIONALE DE L'ENVIRONNEMENT BOURGOGNE

Livre | Direction régionale de l'environnement de Bourgogne. DIJON | 1997

Présentation du centre de documentation de la direction régionale de l'environnement de Bourgogne | BLAISE (Lucie)

Présentation du centre de documentation de la direction régionale de l'environnement de Bourgogne

Auteurs :

  • BLAISE (Lucie)
  • DIRECTION REGIONALE DE L'ENVIRONNEMENT BOURGOGNE

Etude et rapport | Direction régionale de l'environnement de Bourgogne. DIJON

Stage effectué à la direction régionale de l'environnement de Bourgogne à Dijon du 2 au 27 juillet 2001.

Plan de prévention hygiène et sécurité de la direction régionale de l'environnement de Bourgogne | DIRECTION REGIONALE DE L'ENVIRONNEMENT BOURGOGNE

Plan de prévention hygiène et sécurité de la direction régionale de l'environnement de Bourgogne

Auteurs :

  • DIRECTION REGIONALE DE L'ENVIRONNEMENT BOURGOGNE

Etude et rapport | Direction régionale de l'environnement de Bourgogne. DIJON | 2003

Pourquoi un plan de prévention de la diren bourgogne ? Parce que c'est obligatoire ... certes mais l'obligation réside dans le résultat ! Même si le taux et la gravité des accidents dans notre service sont mesurés, les risques s...

Chargement des enrichissements...