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Rapport de mission d’étude sur la Cistude d’Europe et l’avifaune des sites de Palo et Canna-Gradugine (Haute-Corse)
Livre
Date de publication : 01/12/2006
Dans le cadre du projet de collaboration internationale « Interreg III » entre la Corse et la Sardaigne, visant notamment à améliorer la connaissance des zones humides, un volet est consacré à l’inventaire diagnostic des étangs lagunaires de Palo et Canna Gradugine. L’Association des Amis du Parc Naturel Régional de Corse a été chargée, dans le cadre de ce projet, de réaliser une mission d’étude sur l’avifaune et sur une tortue aquatique : la Cistude d’Europe, afin de proposer des mesures de gestion adaptées. Bien qu’initialement prévue sur 3 années, l’étude, conduite uniquement en 2006, a permis d’apporter des connaissances essentielles à la compréhension du fonctionnement de ces populations animales. Le Marais de Canna-Gradugine, dont la particularité est de posséder un marais d’eau douce, est apparu comme une zone refuge tant pour les oiseaux nicheurs que pour les Cistudes d’Europe. A titre d’exemple, uniquement sur l’étang de Gradugine, on observe une importante population nicheuse de hérons pourprés (moins de 10 couples), très rare en Corse, et plus de 500 Cistudes d’Europe. L’isolement de cette zone (peu d’accès carrossables, développement d’une importante ceinture de végétation) associée à la présence d’une agriculture de type extensif (élevage) limite la présence d’importantes nuisances d’origine anthropique (activités touristiques, de loisirs, chasseurs, pêcheurs). Il apparaît donc important dans le cadre d’une gestion future de conserver, voire d’améliorer la quiétude du site (limitation d’accès). Le site de Palo, beaucoup plus ouvert, n’offre pas les mêmes potentialités d’accueil pour les oiseaux et les tortues aquatiques. A la différence de Gradugine, son intérêt majeur est la présence d’oiseaux hivernants (ardéidés, foulque). Ainsi, pour favoriser la nidification de certaines espèces et pour augmenter la biodiversité du site, il pourrait être envisagé de créer des petits îlots sur le plan d’eau. A terme, afin que l’ensemble du site corresponde à une unité écologique cohérente, il serait intéressant qu’un effort soit réalisé afin d’acquérir une bande littorale (2 km de long) entre ces deux étangs lagunaires.