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Les panneaux solaires bas-carbone en France : un enjeu environnemental, une opportunité industrielle ?
Livre
Edité par Ministère de la transition écologique - 2021
Date de publication : 01/10/2021
L’électricité produite à partir de panneaux photovoltaïques n’est pas neutre en carbone en analyse de cycle de vie car la fabrication de ces panneaux nécessite elle-même beaucoup d’électricité, ce qui, en fonction du mix électrique du pays de fabrication, peut se traduire par des émissions élevées de gaz à effet de serre. Pour que le développement de l’électricité photovoltaïque contribue à la baisse globale des émissions de gaz à effet de serre, il est essentiel que le soutien public à l’énergie photovoltaïque cible en priorité des panneaux solaires peu carbonés. Depuis 2011, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a ainsi introduit un critère d’empreinte carbone pour sélectionner les projets de centrales photovoltaïques dans le cadre de ses appels d’offres.Ce critère carbone semble avoir eu un impact dynamique significatif en incitant les acteurs à acheter des panneaux moins carbonés, mais ne semble aujourd’hui plus très discriminant. Le critère carbone a également favorisé l’installation en France de panneaux utilisant la technologie des couches minces au détriment de la technologie dominante des panneaux au silicium. La technologie des couches minces génère moins d’émissions de gaz à effet de serre, mais implique d’autres problèmes environnementaux liés à la toxicité élevée d’un de ses composants principaux, le cadmium.Un scénario illustratif de réforme, combinant un critère carbone plus discriminant et une prise en compte de la toxicité environnementale des panneaux à couches minces, permettrait à la fois de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et de diminuer les coûts sociaux et environnementaux associés à l’utilisation du cadmium. Un tel scénario conduirait également à une augmentation des parts de marché des modules fabriqués en France.