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Étude des invertébrés de la pointe d’Arçay 2020-2023
Livre
Date de publication : 25/01/2024
La Pointe d’Arçay se situe à l’extrémité méridionale des Pays de la Loire. C’est un site à la dynamique côtière des plus actives, avec alternance de flèches sableuses en accrétion sableuse active (appelées « crochons ») séparées par des langues basses submergées par les marées. L’ensemble paysager s’étire entre océan et estuaire du fleuve Lay, étant ainsi soumis à un fort risque d’aléas. Cette interpénétration d’écosystèmes marins et terrestres et ces fortes dynamiques induisent la présence d’une grande diversité d’habitats, avec des effets de mosaïque et d’écotones hors du commun et un fort niveau de naturalité.
Malgré tout l’attrait du site pour les naturalistes, les connaissances sur les invertébrés continentaux d’Arçay restaient encore très lacunaires et parfois non actualisées. En 2020 et pour une durée de 3 ans, le GRETIA s’est proposé pour réaliser une vaste étude des arthropodes de ce site prestigieux, avec pour objectifs :
- d’améliorer la connaissance du site, dans un grand nombre de groupes taxonomiques pour une meilleure prise en compte par les gestionnaires,
- de se focaliser sur les communautés des hauts de plages sableuses et les fonctionnalités associées au regard des trajectoires géomorphologiques et hydrosédimentaires,
- d’étudier également deux guildes fonctionnelles (arachnocarabofaune et aculéates pollinisateurs), dont la grande richesse structurelle ou fonctionnelle et/ou la forte originalité étaient pressenties.
Les protocoles et méthodes d’inventaires et d’échantillonnages mis en oeuvre ont été variés : piégeage (Barber, Malaise, pièges colorés, lampe UV) ; chasses actives (à vue, fauchage, battage, G-Vac). Un protocole d’échantillonnage de la coléoptérofaune saproxylique par emploi de pièges Polytrap a également été mis en place en 2021 par l’ONF ; le GRETIA y a participé au travers de récoltes, de tri et d’une partie des identifications.
Au global, près de 25 000 individus ont été observés et identifiés, permettant d’inventorier 1 307 taxons différents, dont 188 espèces jugées remarquables et de très nombreuses découvertes à l’échelle de la Vendée voire au-delà. Ce sont les pelouses dunaires qui, relativement, présentent la richesse la plus notable et accueillent le plus d’espèces rares, mais les autres milieux du site comportent également de forts enjeux, même s’ils sont moins riches ou restent encore largement à explorer. Les peuplements boisés, par contre, apparaissent relativement moins riches, avec de nombreuses espèces sylvicoles manquantes.
Sur la base des constats effectués et de leurs interprétations, des propositions sont faites en ce qui concerne la poursuite des inventaires, certains suivis ou la prise en compte des éléments les plus remarquables dans la gestion du site.