La relance des légumineuses dans le cadre d’un plan protéine : quels bénéfices environnementaux ?

Livre

CAVAILLES Emilie | MINISTERE DE L'ECOLOGIE, DE L'ENERGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE LA MER | CGDD Service de l'économie, de l'évaluation et de l'intégration du développement durable

Edité par MINISTERE DE L'ECOLOGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE, DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT - 2009

Les légumineuses, caractérisées par leur capacité à fixer l’azote atmosphérique, présentent un double intérêt. D’un point de vue agro-environnemental, ces cultures ne nécessitent aucune fertilisation azotée pour leur propre croissance et contribuent à enrichir le sol en azote. Leur présence dans les assolements permet donc de réduire les pressions exercées sur l’environnement, en particulier les émissions de gaz à effet de serre, liées à la fabrication, au transport, et à l’épandage des engrais. D’un point de vue alimentaire, ces productions constituent des apports importants de protéines pour l’alimentation humaine et animale. Malgré ces avantages, les surfaces en légumineuse n’ont jamais été aussi faibles en France. En 2007, elles ne dépassaient pas 632 000 hectares, soit à peine 3% des terres arables, alors qu’au début des années 1960 elles en occupaient plus de 3 millions. Cette situation résulte majoritairement d’orientations politiques prises par la France puis l’Europe. En effet, la production céréalière a toujours été protégée et soutenue, au détriment des cultures sources de protéines, afin de maintenir une filière d’exportation qui constitue encore aujourd’hui un avantage comparatif révélé. Ces choix ont conduit la France à être très dépendante pour son alimentation animale, aux importations de tourteau de soja qui ont représenté en moyenne 4,7 millions de tonnes par an sur la période 2001-2007. La remise en cause de cet arbitrage politique ne serait pas neutre au niveau macroéconomique. Il serait techniquement possible de réduire ces importations de 41% grâce à une augmentation de la production de légumineuses à hauteur de 7% dans les terres arables, couplée à une plus grande valorisation du tourteau de colza métropolitain, mais cela provoquerait une baisse des exportations de céréales et de colza. Le coût net annuel pour la France serait de l’ordre de 227 millions d’euros. La prise en compte des bénéfices environnementaux liés à la relance des légumineuses, qui ont pu être ici chiffrés, permettrait de compenser environ 83% de ce coût. Le développement de ces cultures induirait en effet une économie d’engrais azotés de 216 000 tonnes par an et une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 1,8 millions de tonnes équivalent CO2, ce qui se traduirait par un gain global annuel de 189 millions d’euros. Même si ces bénéfices ne permettent pas aujourd’hui de complètement compenser la baisse de la balance commerciale, on peut s’attendre à leur augmentation à moyen terme étant donné que le prix relatif de la tonne de carbone devrait croître au cours du temps.

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