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Ce n'est pas moi ! Les outillages de l'irresponsabilité. Rapport final du programme Psycho2, lot 7.
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Date de publication : 01/11/2006
La recherche porte sur les usagers finals de la sécurité, autrement dit les cibles des diverses campagnes, prescriptions et actions menées dans ce domaine. Elle s'est déroulée en fonction des objectifs suivants :
- s'intéresser aux gens ordinaires en explorant ainsi le point de vue des usagers finals de la sécurité, au lieu d'en faire les simples " cibles " - de prescriptions, de campagnes~ ou d'analyses. Pour atteindre des usagers de profils divers, accéder à eux à travers des canaux multiples (judiciaire et policier, formation, alcoologie, La Prévention Routière, relations de relations,etc.).
- obtenir de ces personnes ordinaires, prises dans les situations les plus variées, un entretien prolongé, de forme très libre, qui mette principalement les auteurs en position de recueillir leur propre récit de leurs " problèmes ", sous couvert de l'anonymat et hors de tout cadre institutionnel.
- mettre systématiquement en regard ce déploiement des façons de se conduire avec les hypothèses et les méthodes faites par ceux qui sont chargés de modifier les comportements, recueillies au cours d'une première enquête auprès de divers acteurs de la SR (PR, service de probation, Alcooliques anonymes, CRS, etc.). L'idée n'est pas de critiquer leur irréalisme (bien que cela soit souvent tentant), mais d'intégrer les prescriptions à l'analyse des conduites : le problème n'est pas tant de mesurer combien celles-ci suivent ou ne suivent pas celles-là que de comprendre la façon dont les façons d'agir s'appuient en partie sur ces prescriptions pour se constituer (des radars et des points de permis retirés à l'image diffuse d'un nouveau souci de la sécurité, ou au changement de conception de l'automobile). Vis-à-vis de ce qu'ils disent, adopter dans ces entretiens une posture intransigeante, non par rapport à l'évaluation de leurs actes, mais par rapport à l'obligation absolue de prendre au sérieux les façons qu'ont les gens de se conduire, de donner leurs raisons (ou leur manque de raisons) et de présenter leur conduite. Il ne s'agit pas de relever leurs carences, leurs défauts, leurs manques - ce qui ne peut se faire que par rapport à un modèle de référence considéré comme donné, qu'il soit implicite ou explicite - mais en quelque sorte de mettre à jour leurs propres références.
Enfin, par rapport à l'action publique et aux possibilités d'améliorer l'efficacité des prescriptions, "représenter" ainsi l'usager n'est pas défendre le citoyen de base face à l'État moderne, à ses normes et ses interdits, c'est au contraire donner à une prescription de meilleures chances d'avoir un effet réel, en lui permettant d'anticiper des réactions mieux attendues.