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Edité par Université de Lille
La reconquête environnementale est un pilier du développement de la Région Nord-Pas de Calais en raison du poids des héritages industriels. Comme partout ailleurs, la pollution atmosphérique est une problématique en transition voire même en mutation entre une image historique liée à l’industrie et une demande sociale qui s’inscrit davantage dans un contexte urbain puisque la région Nord-Pas de Calais est densément peuplée. Cette région qui a connu un long passé industriel est marquée sur le plan sanitaire comme le prouvent de nombreux indicateurs. Cependant, une longue tradition de médecine communautaire permet d’inscrire la pollution atmosphérique dans un contexte de santé environnementale qui dépasse largement la rigueur des cadres administratifs. Cette orientation culturelle offre des opportunités pour prolonger les dispositifs institutionnels initiés par la LAURE, texte de loi innovant qui convoque les territoires et les habitants au rendez-vous de la pollution atmosphérique. Mais, précisément, la recherche d’une cohérence territoriale n’est-elle pas contrainte à conjuguer le territoire et ses habitants dans une relation très souple s’affranchissant de la rigidité des périmètres administratifs pour permettre des fonctionnements imbriquant des échelles différentes, du local au global pour reprendre la formule consacrée ? C’est toute la question, apparemment paradoxale, de la congruence entre la qualité de l’air et la gouvernance territoriale qui est ainsi posée à un moment où l’Etat, tout en gardant la compétence sur la qualité de l’air, tend à se désengager de plus en plus de certains aspects de la surveillance et de la gestion territoriale.